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ANEV |
Dans ce contexte, l’éco
village constitue un exemple de possibilité d’adoption d’un mode de vie
soutenable aussi bien dans les campagnes que dans les zones urbaines.
Il témoigne, d’une part,
de la possibilité d’alter-natives pratiques au système dominant, dans les
domaines de l’habitat, de l’alimentation, de l’approvisionnement énergétique
et, d’autre part, d’un changement
plus vaste dans la conception de la vie humaine du vivre ensemble, du rapport à
la nature.
Les écovillages se
présentent comme étant une réponse pratique aux problèmes de dégradation de
notre environnement écologique, social et spirituel. Ils visent l’insertion
consciente des activités humaines dans leur écosystème et la reconstitution
d’un tissu social convivial qui dépasse les écueils de l’individualisme ambiant
et encourage une diminution des écarts sociaux.
Le
caractère «reproductible» de l’écovil-lage ne doit pas être compris comme
l’uni-versalisation d’un modèle unique, mais plutôt comme la réappropriation
toujours singulière et locale d’un ensemble d’objectif clef qui en constitue
l’horizon.
Pour exemple, se conformant
aux réalités sociales, culturelles et environnementales des villages du
Sénégal, il serait quasi impossible de reproduire le modèle type d’éco village
en Europe pour l’implanter à Ndick, Mbackom-bel ou ailleurs au Sénégal.
Cet
art de vivre autrement résulte dans le fait que l’idée visée par l’éco village
est la diminution de l’empreinte écologique qui est de ne pas solliciter les
ressources naturelles (l’air, l’eau, la terre) plus qu’il n’est possible de les
reconstituer. Les solutions envisagées pour parvenir à cet objectif ne sont pas
exclusivement techniques, elles reposent avant tout sur la mise en place d’une
bonne gouvernance locale et ensuite sur un certain nombre
de ruptures au rang desquelles :
(i)
la recherche de l’autonomie ;
(ii)
le payement des services des écosystèmes ;
(iii) la recherche de la spécificité (arrêt des
modèles passe partout) ;
(iv) faire passer le langage du vécu des
populations sur la langue des chiffres déconnectés du quotidien et
(v) bâtir le développement autour des principes
du développement durable (précaution, prévention, solidarité, subsidiarité,
participation, transversalité, etc.).
Au
Sénégal, l’opérationnalisation de cette stratégie se fait à travers l’autonomie
des éco-villages en énergie propre, en eau et en produits forestiers pour la
disponibilité à tout moment de fruits, de bois d’œuvre, de bois de service et
de bois d’énergie pour une éradication de la pauvreté et pour la conservation
de l’environnement global de notre planète.C’est dans toutes ses acceptations que l’éco
village prend ses formes et constitue un modèle de vie pour un développement
écologique, participatif, solidaire, responsable et durable de l’ensemble des
villages et des campagnes du Sénégal. Un modèle adéquat qui suscite un art de vivre autrement.
Daouda SOW
Stagiaire en communication Agence nationale
des écovillages
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