lundi 31 mars 2014

LES ECOVILLAGES Un art de vivre autrement

ANEV
Selon Robert Gilman, «un écovillage est un établissement humain intentionnel, urbain ou rural réalisé à échelle humaine, disposant de toutes les fonctions nécessaires à la vie, dans lequel les activités s’intègrent sans dommage à l’environnement naturel tout en soutenant le développement harmonieux des habitants. C’est un lieu où les initiatives se prennent de façon décentralisée, selon les principes de la démocratie participative et de manière à pouvoir se prolonger avec succès dans un futur indéfini».
Dans ce contexte, l’éco village constitue un exemple de possibilité d’adoption d’un mode de vie soutenable aussi bien dans les campagnes que  dans les zones urbaines. 
Il témoigne, d’une part, de la possibilité d’alter-natives pratiques au système dominant, dans les domaines de l’habitat, de l’alimentation, de l’approvisionnement énergétique et, d’autre part, d’un changement plus vaste dans la conception de la vie humaine du vivre ensemble, du rapport à la nature.

Les écovillages se présentent comme étant une réponse pratique aux problèmes de dégradation de notre environnement écologi­que, social et spirituel. Ils visent l’insertion consciente des activités humaines dans leur écosystème et la reconstitution d’un tissu social convivial qui dépasse les écueils de l’individualisme ambiant et encourage une diminution des écarts sociaux.

Le caractère «reproductible» de l’écovil-lage ne doit pas être compris comme l’uni-versalisation d’un modèle unique, mais plutôt comme la réappropriation toujours singulière et locale d’un ensemble d’objectif clef qui en constitue l’horizon.

Pour exemple, se conformant aux réalités sociales, culturelles et environnementales des villages du Sénégal, il serait quasi impossible de reproduire le modèle type d’éco village en Europe pour l’implanter à Ndick, Mbackom-bel ou ailleurs au Sénégal.

Cet art de vivre autrement résulte dans le fait que l’idée visée par l’éco village est la diminution de l’empreinte écologique qui est de ne pas solliciter les ressources naturelles (l’air, l’eau, la terre) plus qu’il n’est possible de les reconstituer. Les solutions envisagées pour parvenir à cet objectif ne sont pas exclu­sivement techniques, elles reposent avant tout sur la mise en place d’une bonne gouvernance locale et ensuite sur un certain nombre de ruptures au rang desquelles :
(i)  la recherche de l’autonomie ;
(ii) le payement des services des écosystèmes ;
(iii)    la recherche de la spécificité (arrêt des modèles passe partout) ;
(iv)   faire passer le langage du vécu des populations sur la langue des chiffres décon­nectés du quotidien et
(v)     bâtir le développement autour des principes du développement durable (pré­caution, prévention, solidarité, subsidiarité, participation, transversalité, etc.).

Au Sénégal, l’opérationnalisation de cette stratégie se fait à travers l’autonomie des éco-villages en énergie propre, en eau et en pro­duits forestiers pour la disponibilité à tout moment de fruits, de bois d’œuvre, de bois de service et de bois d’énergie pour une éradica­tion de la pauvreté et pour la conservation de l’environnement global de notre planète.C’est dans toutes ses acceptations que l’éco village prend ses formes et constitue un modèle de vie pour un développement écolo­gique, participatif, solidaire, responsable et durable de l’ensemble des villages et des campagnes du Sénégal. Un modèle adéquat qui suscite un art de vivre autrement.
Daouda SOW
Stagiaire en communication Agence nationale des écovillages

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