Il y a plus de 60 ans maintenant que ce
petit pays d’Amérique centrale, le Costa Rica, abolissait son armée. Une décision rare qui lui a permis d’investir dans l’éducation et la
santé.
C’était le 1er décembre 1948,
au lendemain d’une courte guerre civile qui fit plusieurs centaines de morts et
dont le leader social-démocrate José Figueres Ferrer sortit vainqueur. Après
deux mois de combats, celui qu’on appelle plus communément « Don Pepe » prit la
tête d’un gouvernement provisoire et après avoir annoncé la nationalisation des
banques, il décréta l’abolition de l’armée. « Supprimer
l’institution militaire répondait à une nécessité politique. L’armée était
divisée, l’éliminer permettait d’éviter tout risque de renversement du pouvoir,
explique Daniel Matul, professeur de sciences politiques à l’université du
Costa Rica. Cela dit, ce n’était pas la raison principale et abolir l’armée
était avant tout une décision visionnaire. En à peine dix ans, l’espérance de
vie a décollé, le taux de mortalité due aux maladies bénignes a chuté et
l’éducation a fait un bond incroyable. Il y a eu une vraie cohérence à dire :
nous allons arrêter d’acheter des armes pour payer plus de professeurs et de
médecins ». Selon la Fondation Arias pour
la paix et le progrès humain, la suppression de l’armée permet chaque année de
financer l’ensemble des universités publiques du pays et trois hôpitaux.
Aujourd’hui, le pays connaît un taux d’alphabétisation de 96 %.
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