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Photo prise par Pape mbor |
Spécialiste
en ICPE, sécurité incendie, Assane Ndiaye est le responsable de l’entreprise
TSE3P (technique sécurité hygiène environnement). Auteur d’une dizaine
d’études de danger (EDD) et de plan d’opération interne (POI). Quoi de vert? a
interrogé le Consultant sur certains points et sur les stratégies à mettre en
œuvre pour une gestion durable du tissu industriel sénégalais.
1)
Quoi
de vert : Abordant votre spécialité, En quoi consistent les installations
classées pour la protection de l’environnement (ICPE ?)
Assane NDIAYE: Quand
on parle d’environnement la plupart du temps certains ont tendance à ne pas
faire le distinguo entre les différentes branches qu’on peut trouver dans le
vocable même de l’environnement. Or nous, nous sommes spécialisés dans les
ICPE, c'est-à-dire les installations classées pour la protection de
l’environnement. Qu’est ce qu’on entend par les installations classées pour la
protection de l’environnement ? C’est une branche qui étudie tous les
contours législatifs et réglementaires de tout ce qui est usine, industrie,
haute technologie, renfermant des dangers réels pour les populations, les biens
et l’environnement.
2)
Quoi
de vert ? Justement pourquoi cette notion de danger ?
Assane
NDIAYE : Le danger on sait que c’est tout ce qui est
susceptible de porter atteinte à l’intégrité des personnes à leur santé, à leur
bien, et à leur environnement. Pour vous
donnez une illustration, revenons sur les évènements les plus marquants au
Sénégal avec le cas de la SONACOS en
1992.Il y’a eu ce qu’on appelle un accident majeur. Pourquoi un accident
majeur ? Parce que quand il survient, cela engendre effectivement beaucoup
de dégâts sur les personnes, sur les biens et sur l’environnement. Donc on va
voir que l’industrialisation va de paire avec ces types de dangers et ces types
de dégâts. J’emploie le mot dégât. Parce que quand cela arrive il n’y a que des
dégâts. Ici au Sénégal, je vous ai cité tantôt l’événement de la SONACOS, mais
il y’en a d’autres. Tels que des événements qui se sont passés dans le domaine
maritime (ndlr cas du bateau le Diola) soit même dans le domaine routier.
3)
Quoi
de vert: Les ICPE sont elles partout les mêmes (pays industrialisés et non
industrialisés) ?
Assane
NDIAYE: Dans la sous région, on a des accidents de grandes amplitudes au Nigéria. Parce que ce pays est en train d’exploiter
des industries ou bien des sites à hauts dangers relatifs à l’exploitation du
pétrole. Dans les pays développés, en Europe vous avez le port Paul Herriot qui
renfermait par exemple des installations de stockage de combustibles de
carburant, on a tchernobyl en ukraine, et tree miles island aux Etats Unis. On
a beaucoup d’illustrations et beaucoup d’images pour faire comprendre cette
notion d’ICPE. Les pays du nord ayant eu un développement basé sur une compréhension ont très tôt classé ces types
d’industries dans celles à haut risques
.Dans ce domaine, ils sont arrivés à canaliser beaucoup de choses. Le
dernier événement d’AZF, de FEYZIN, ou bien de Fukushima nous montre
effectivement le degré de gravité que
ces accidents peuvent revêtir. En premier lieu, ces pays ont vu que c’est le
nucléaire qui portait le plus préjudice
aux populations à travers le monde. Et pourtant le développement implique la
production d’énergie. Ils ont vu que par exemple le nucléaire était une énergie
de très simple acquisition et qu’il pouvait
avoir une grande portée quand aux volumes d’énergies nécessaires à produire par rapport aux
centrales thermiques, hydrauliques, éoliennes…etc. Donc ils ont bien pesé le pour et le contre et
se sont rendus compte qu’avec l’uranium enrichi, ils pouvaient avoir dans leurs
centrales des éléments de friction qui pouvaient produire plus que les
centrales thermiques et pourtant les centrales thermiques sont plus
sécuritaires que les centrales. Vu leur
historique depuis les années 1900 jusqu'à présent, on peut dire que ces pays
ont connu des types d’accident et ont réglementé effectivement ces installations classées pour
la protection de l’environnement.
4)
Quoi
de vert ? - Comment se porte le
système d’installation des industries au Sénégal ?
Vous savez pour moi Le pilier du développement c’est la capacité, la santé
humaine, l’intégrité physique des personnes .Tant que les personnes sont en
bonne santé et vivent dans des endroits
sécurisés, ils sont capables de créer beaucoup de choses. Si aujourd’hui on
veut se développer, on ne doit pas laisser l’anarchie ou bien la magouille
guider le système d’installation des
industries. Car si cela perdure, nous allons arriver à un moment ou nous ne pourrons plus
réglementer quoi que ce soi ; et les choses resteront entre les mains des personnes peu a
même de gérer l’intégrité physique des
travailleurs voire leur environnement.
Par exemple, si je dois manger les
produits halieutiques, les produits agricoles, les produits d’élevages et que
ces produits dépendent de la bonne santé de la terre des mers, des eaux de tout
ce qui nous entoure, comme étant notre système d’environnement, Si toutefois
ces réceptacles sont contaminés ,les éléments qui nous permettent de nous nourrir vont être contaminés et nous
aussi nous allons devenir ce qu’on appelle
une population contaminée. Donc il faut
que « le poulet soit en bonne santé
par rapport à la ferme pour arriver très bénéfique sur le plat.» comme le
dit l’adage.
Si on doit manger du poulet malade ce n’est pas la
peine parce que nous allons devenir malades ; si nous devons laisser les
industries déversées leurs déchets sans contrôle, cela veut dire que nous allons
in fine devenir tous malades, donc le constat est simple nous sommes obligés,
je pèse mes mots, de créer une police forte pour contrôler le développement
industriel et par delà veiller à la santé des populations futures.
A
venir (la partie sur la nomenclature senegalaise)
Interview réalisée par Pape Mbor NDIAYE réd chef-Consultant junior TSE3P
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