mercredi 5 mars 2014

ZOOM SUR LES ICPE : Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

Photo prise par Pape mbor
Spécialiste en ICPE, sécurité incendie, Assane Ndiaye est le responsable de l’entreprise TSE3P (technique sécurité hygiène environnement). Auteur d’une dizaine d’études de danger (EDD) et de plan d’opération interne (POI). Quoi de vert? a interrogé le Consultant sur certains points et sur les stratégies à mettre en œuvre pour une gestion durable du tissu industriel sénégalais. 




1)      Quoi de vert : Abordant votre spécialité, En quoi consistent les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE ?)

 Assane NDIAYE: Quand on parle d’environnement la plupart du temps certains ont tendance à ne pas faire le distinguo entre les différentes branches qu’on peut trouver dans le vocable même de l’environnement. Or nous, nous sommes spécialisés dans les ICPE, c'est-à-dire les installations classées pour la protection de l’environnement. Qu’est ce qu’on entend par les installations classées pour la protection de l’environnement ? C’est une branche qui étudie tous les contours législatifs et réglementaires de tout ce qui est usine, industrie, haute technologie, renfermant des dangers réels pour les populations, les biens et l’environnement.

2)      Quoi de vert ? Justement pourquoi cette notion de danger ?

Assane NDIAYE : Le danger on sait que c’est tout ce qui est susceptible de porter atteinte à l’intégrité des personnes à leur santé, à leur bien, et à leur environnement. Pour vous  donnez une illustration, revenons  sur les évènements les plus marquants au Sénégal avec le cas de la SONACOS  en 1992.Il y’a eu ce qu’on appelle un accident majeur. Pourquoi un accident majeur ? Parce que quand il survient, cela engendre effectivement beaucoup de dégâts sur les personnes, sur les biens et sur l’environnement. Donc on va voir que l’industrialisation va de paire avec ces types de dangers et ces types de dégâts. J’emploie le mot dégât. Parce que quand cela arrive il n’y a que des dégâts. Ici au Sénégal, je vous ai cité tantôt l’événement de la SONACOS, mais il y’en a d’autres. Tels que des événements qui se sont passés dans le domaine maritime (ndlr cas du bateau le Diola) soit même dans le domaine routier.

3)      Quoi de vert: Les ICPE sont elles partout les mêmes (pays industrialisés et non industrialisés) ?

Assane NDIAYE: Dans la sous région, on a des accidents de  grandes amplitudes au Nigéria.  Parce que ce pays est en train d’exploiter des industries ou bien des sites à hauts dangers relatifs à l’exploitation du pétrole. Dans les pays développés, en Europe vous avez le port Paul Herriot qui renfermait par exemple des installations de stockage de combustibles de carburant, on a tchernobyl en ukraine, et tree miles island aux Etats Unis. On a beaucoup d’illustrations et beaucoup d’images pour faire comprendre cette notion d’ICPE. Les pays du nord ayant eu un développement basé sur une  compréhension ont très tôt classé ces types d’industries dans celles à haut risques  .Dans ce domaine, ils sont arrivés à canaliser beaucoup de choses. Le dernier événement d’AZF, de FEYZIN, ou bien de Fukushima nous montre effectivement  le degré de gravité que ces accidents peuvent revêtir. En premier lieu, ces pays ont vu que c’est le nucléaire   qui portait le plus préjudice aux populations à travers le monde. Et pourtant le développement implique la production d’énergie. Ils ont vu que par exemple le nucléaire était une énergie de très simple acquisition et  qu’il pouvait avoir une grande portée quand aux volumes d’énergies  nécessaires à produire par rapport aux centrales thermiques, hydrauliques, éoliennes…etc.  Donc ils ont bien pesé le pour et le contre et se sont rendus compte qu’avec l’uranium enrichi, ils pouvaient avoir dans leurs centrales des éléments de friction qui pouvaient produire plus que les centrales thermiques et pourtant les centrales thermiques sont plus sécuritaires que les centrales.  Vu leur historique depuis les années 1900 jusqu'à présent, on peut dire que ces pays ont connu des types d’accident et ont réglementé  effectivement ces installations classées pour la protection de l’environnement.


4)      Quoi de vert ?    - Comment se porte le système d’installation des industries au Sénégal ?

Vous savez pour moi Le pilier du  développement c’est la capacité, la santé humaine, l’intégrité physique des personnes .Tant que les personnes sont en bonne santé  et vivent dans des endroits sécurisés, ils sont capables de créer beaucoup de choses. Si aujourd’hui on veut se développer, on ne doit pas laisser l’anarchie ou bien la magouille guider  le système d’installation des industries. Car si cela perdure, nous allons arriver  à un moment ou nous ne pourrons plus réglementer quoi que ce soi ; et les choses  resteront entre les mains des personnes peu a même de gérer l’intégrité physique  des travailleurs voire  leur environnement. Par exemple, si  je dois manger les produits halieutiques, les produits agricoles, les produits d’élevages et que ces produits dépendent de la bonne santé de la terre des mers, des eaux de tout ce qui nous entoure, comme étant notre système d’environnement, Si toutefois ces réceptacles sont contaminés ,les éléments qui nous permettent  de nous nourrir vont être contaminés et nous aussi nous allons devenir  ce qu’on appelle une population contaminée.   Donc il faut que « le poulet soit en bonne santé par rapport à la ferme pour arriver très bénéfique sur le plat.» comme le dit l’adage.
Si on doit manger du poulet malade ce n’est pas la peine parce que nous allons devenir malades ; si nous devons laisser les industries déversées leurs déchets sans contrôle, cela veut dire que nous allons in fine devenir tous malades, donc le constat est simple nous sommes obligés, je pèse mes mots, de créer une police forte pour contrôler le développement industriel et par delà veiller à la santé des populations futures.
                                   A venir (la partie sur la nomenclature senegalaise)                                                                                     

                              Interview réalisée par Pape Mbor NDIAYE réd chef-Consultant junior TSE3P
                                                                                      

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