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ANEV |
Après quatre ans de mise en œuvre du
programme de transformation de villages en écovillages, l’Agence nationale des
écovillages (ANEV) présente le bilan partiel des réalisations. Les actions
menées dans les différents sites d’intervention ont permis de promouvoir le
développement économique, social et environnemental basé sur la participation et
la valorisation du savoir local, l’accès à l’énergie et la maîtrise de l’eau.Intervenu dans trois écovillages en
2010, au titre de l’année 2014, le cumul des écovillages où l’agence a
développé des actions se chiffre à 74.
Cette importante progression de transformation de villages en écovillages a été
rendue possible grâce à l’appui des projets PNUD-FEM et JICA, démarrés
respectivement en octobre 2011 et 2012.
Au cours des quatre années de mise en
œuvre, le bilan des réalisations exécutées à travers les huit composantes se
présente comme suit :
Composante
1. Amélioration de la gouvernance locale
Les actions réalisées dans cette
composante portent sur :
-
l’établissement
de situation de référence socioéconomique dans 20 écovillages en vue de
faciliter l’appréciation des interventions ;
-
l’élaboration des lignes de base de la
séquestration du carbone et de la diversité biologique dans 20
écovillages ;
-
l’élaboration
d’une stratégie et d’un programme national des écovillages ;
-
la
réalisation de plans de gestion
écologique au profit de 11 écovillages ;
-
l’appui
à la mise en place de 74 comités villageois de développement (CVD) et 11
comités intervillageois de développement (CIVD) pour la gestion des affaires
locales et la pérennité des activités ;
-
l’organisation
de série d’actions de sensibilisation, d’information et de
communication, à l’endroit des paysans et des partenaires au
développement ;
-
la formation de 1 305 paysans dont 933
femmes en maraîchage (micro jardinage et culture sous serre), en technique de
fabrication de foyers améliorés, en aviculture familiale, en apiculture, en
pisciculture, en boulangerie et pâtisserie. A cela s’ajoute le renforcement de
capacité de 21 agents dans divers domaines
(gestion de projet, production végétale et animale, cartographie, bilan
carbone, etc.) ;
-
la création de 11 périmètres
écologiques abritant le développement de chaînes cohérentes de
production ;
-
la mise en place de plateformes de
concertation et de coordination des activités à l’échelle régionale et la
détermination d’un référentiel sur les villages et leur état de transformation
en écovillage dans les régions de Fatick, Louga et Thiès.
Composante
2. Amélioration de l’accès aux énergies renouvelables
Les activités développées concourent à
la résolution des problèmes d'éclairage, à l’amélioration à l’accès à l’énergie
de production et de cuisson. Les actions menées portent sur :
-
la mise en place de 8 mini centrales solaires pour
l’éclairage des ménages et des voies publiques, ainsi que l’énergie nécessaire pour le
développement d’activités socio-économiques (moulins à mil, décortiqueuse,
etc.). La production de 14 7861,7 kWh/an d’énergie électrique solaire
photovoltaïque par ces mini centrales a permis d’éviter 14 7890,262 Kgeq CO2/an.
-
la
réalisation de 80 biodigesteurs fonctionnant à base de bouse de vache
correspondant à une superficie déboisée évitée de près de 100 ha, produisant
800 m3/jour de gaz pour la cuisson et 400 t/an des fertilisants pour
les cultures ;
-
la
fabrication de 2 200 foyers améliorés (foyers banco et métallique)
correspondant à une superficie déboisée évitée estimé à 1 100 ha.
Composante
3. Amélioration de l’accès à l’eau
Il s’agit de mobiliser la ressource eau
et de faciliter sa distribution pour la boisson et le développement d’activités
de production. Les actions réalisées portent sur :
-
l’installation
de 11 motopompes photovoltaïques dans les périmètres écologiques pour l’exhaure de l’eau pour la production végétale (maraîchage et
arboriculture) et animale (pisciculture) ;
-
la
construction de 6 châteaux d’eau pour faciliter la distribution de l’eau dans
les périmètres écologiques ;
-
l’installation
de 2 500 gaines irrigasc et des bassins de collecte d’eau pour la satisfaction
des besoins en eau dans 10 périmètres écologiques ;
-
la construction de 30 latrines et bacs à laver
dans le domaine de l’assainissement.
Composante
4. Promotion des productions agro-sylvo-pastorales
Les activités développées s’inscrivent
dans l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques sur
les systèmes de production et dans l’augmentation des capacités de
séquestration du carbone. Les actions réalisées portent sur :
-
la
création et la consolidation de 11 réserves naturelles communautaires (RNC)
d’une superficie totale de 206 353
ha avec un potentiel de séquestration du carbone. Dans les réserves, on
note des gains nets de biomasse de 1,7 à 2,4 m3 par ha et par an,
pour un accroissement moyen de 97 tiges par ha et par an, au seuil d’inventaire
de 5 cm de diamètre. Soit pour les 206 353 ha de RNC, l’équivalent d’un effort
de reboisement annuel moyen de 20 016 241 plants de plus de 5 cm de diamètre. Au prix de 400 FCFA le
plant, ce qui équivaut à une économie de près de 8 milliards de FCFA, si on
doit produire les mêmes nombre de plants de manière classique (en passant par
les pépinières) ;
-
la
réalisation de 8 conventions locales pour la gestion des ressources naturelles
des écovillages ;
-
l’intensification
des cultures par l’introduction de semences améliorées et de
fertilisants ;
-
l’introduction
de 8 béliers ladoum, 1 400 coqs raceurs, 215 pintades, 7 couveuses, 1 000
ruches pour l’apiculture, 3 bassins et 4 étangs pour la pisciculture.
Toutes ces actions rentrent dans le
cadre de la diversification de la production animale.
-
la
production cumulée de plus de 1 000 000 plants ;
-
le
reboisement, en moyenne 400 ha de plantations massives et 35 km de plantations
linéaires sont réalisés chaque année ;
-
l’aménagement
d’au moins 300 m2 pour le développement du maraîchage dans chaque
périmètre écologique ;
-
le
financement de 98 microprojets pour un montant total de 13 000 000 F
CFA pour le développement du petit commerce, de l’embouche, de la tannerie et
de la pêche.
Composante 5. Amélioration de l’accès
aux infrastructures socioéconomiques
Les
activités s’inscrivent dans l’amélioration de la pharmacopée et la
diversification des sources de revenus ainsi que la diminution de la pénibilité
du travail des femmes et des enfants. Les actions réalisées au titre de
l’amélioration des infrastructures sociales portent sur :
-
la
réalisation dans chaque périmètre écologique d’un arboretum d’au moins 0,5 ha
de plantes médicinales ;
-
la
mise en place de 7 cyber cases avec acquisition
d’ordinateurs au profit des élèves des écovillages pour réduire la fracture
numérique ;
-
la réalisation d’entreprise de transformation
agroalimentaire par la mise en place de 6 moulins à mil, 3 boulangeries pour la
fabrication de pain et 2 décortiqueuses à riz ;
Composante
6. Promotion du secteur privé local
S’agissant de la promotion
d’opportunités d’affaires, les actions réalisées dans cette composante portent
sur :
-
la construction de 2 campements touristiques
dans les écovillages de Lompoul et de Dar Salam ;
-
la mise en place d’une ligne de crédit
de 25 000 000 FCFA ;
-
l’installation
de 4 plateformes multifonctionnelles ;
-
la
construction d’un magasin de froid radiatif,
-
la
confection de 3 unités de fabrication de savon.
Composante 7. Architecture
écologique et amélioration du cadre de
vie
Les actions réalisées dans cette
composante portent sur :
-
l’introduction
de 1 000 poubelles de couleur différente pour le tri des déchets à partir des
foyers dans les écovillages ;
-
l’acquisition
d’équipements de sonorisation ;
-
l'aménagement
d'espaces ludiques et récréatifs dans les écovillages.
Composante 8. Financement durable
Cette composante a
pour objet de promouvoir des nouvelles opportunités de financement, notamment
l’accès au micro-crédit et la mise en place d’un système de monitoring pour
faciliter l’accès au financement carbone.
A cet effet,
l’étude de la ligne de base sur le carbone a été effectuée dans les réserves
naturelles communautaires des écovillages en vue de l’élaboration de projet à
soumettre au marché du carbone.
D’après les résultats déjà obtenus, on peut conclure que le
programme national des écovillages procure aux populations rurales des
bénéfices importants sur les plans économiques, sociaux et écologiques. Ces
résultats constituent, a priori, un facteur déterminant pour amorcer la
croissance économique dans les écovillages.
Adama KONE
MS Agroforesterie
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