lundi 14 juillet 2014

TOURISME DURABLE AU SENEGAL: Editorial

Par Iba SALL
------------------------------------------------------------------------------------
Le problème du développement dans les pays du Tiers-monde se
pose en termes de croissance et de ressources disponibles. Donc, évoquer
les enjeux du tourisme revient à se questionner sur l’impact de l’industrie
touristique sur l’environnement biophysique et socio-économique.
Répondre à cette question permet non seulement de renseigner
la place du tourisme dans la création d’emplois et de richesses économiques,
mais aussi d’alerter sur les risques humains et sur les nuisances
environnementales des pratiques touristiques non contrôlées.

Le tourisme au Sénégal fait partie des secteurs stratégiques en raison
du fait qu’il est la deuxième source de devises du pays et la
deuxième pourvoyeuse d’emplois. Cependant, malgré ce rôle, le secteur
touristique sénégalais va mal. En effet, Après avoir connu de
beaux jours, il a sombré ces dernières années dans une profonde
léthargie liée essentiellement à, la faible structuration de l’offre, l’inadéquation
du profil de l’investissement et des moyens de financement, la
lourde fiscalité, les difficultés d’accès au foncier, la saisonnalité de la
demande et la faible diversification du produit.

Pour venir au chevet de cet important pilier du développement économique
et social du pays, les autorités comptent diversifier le produit,
surtout au moment où le tourisme de loisir est devenu «un secteur
sinistré» et que le balnéaire risque de disparaitre du fait d’une part de
l’érosion côtière et d’autre part la primauté de l’économie sur les deux
autres piliers du développement durable accélérant ainsi, la dégradation
du cadre physique et l’insécurité. C’est pourquoi, il ne suffit pas
seulement de vanter le potentiel de valorisation touristique sénégalais,
mais d’appeler à mesurer ses impacts sur tous les plans.
Face à cette situation et en accord avec les objectifs du Plan
Sénégal Emergent (PSE) qui voudrait que le tourisme fasse partie des
rampes de lancement vers l’émergence, le vert, autrement dit, la durabilité
semble être le remède. Pour cela, il faudra veiller aux équilibres
socioculturels et écologiques tout en favorisant bien sûr le développement
économique des destinations et des entreprises touristiques. Le
triptyque du développement durable (social, économie et environnement)
se traduira de la façon suivante pour le tourisme : (i) assurer une
activité économique viable sur le long terme qui offre à toutes les parties
prenantes des avantages économiques bien répartis, notamment
par des emplois stables et l’amélioration des conditions de vie des communautés
d’accueil ; (ii) respecter l’authenticité culturelle des communautés
d’accueil et conserver leurs valeurs traditionnelles et contribuer
ainsi à la tolérance entre les peuples et (iii) préserver les ressources
naturelles et veiller à réduire les impacts de l’activité touristique
sur l’environnement.

Concrètement, dans toutes les nouvelles orientations de l’industrie
touristique, il faudra mettre l’accent sur une nouvelle forme de tourisme
alternatif centré autour de la découverte des atouts culturels, des paysages,
de la faune et de la flore. Dans ce cadre, il est primordial d’une
part, de sensibiliser aussi bien les voyageurs que les populations de la
nécessité de préserver l’environnement, d’autre part, de mettre en
place un cadre règlementaire spécifique qui encourage le tourisme vert
tout en sanctionnant les projets qui ne respectent pas les normes environnementales.
Ces normes sont devenues un facteur clé qui pèse sur
le choix des produits touristiques notamment pour ceux qui font l’effort
de sélectionner des produits et services moins polluants.
Alors «reverdissons» le tourisme au Sénégal afin qu’il puisse jouer
son rôle de tremplin vers l’émergence économique et social de notre
pays avec une faible empreinte écologique.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire