Par Iba SALL
------------------------------------------------------------------------------------
Le problème du
développement dans les pays du Tiers-monde se
pose en termes de
croissance et de ressources disponibles. Donc, évoquer
les enjeux du
tourisme revient à se questionner sur l’impact de l’industrie
touristique sur
l’environnement biophysique et socio-économique.
Répondre à cette
question permet non seulement de renseigner
la place du
tourisme dans la création d’emplois et de richesses économiques,
mais aussi
d’alerter sur les risques humains et sur les nuisances
environnementales
des pratiques touristiques non contrôlées.
Le tourisme au
Sénégal fait partie des secteurs stratégiques en raison
du fait qu’il est
la deuxième source de devises du pays et la
deuxième
pourvoyeuse d’emplois. Cependant, malgré ce rôle, le secteur
touristique
sénégalais va mal. En effet, Après avoir connu de
beaux jours, il a
sombré ces dernières années dans une profonde
léthargie liée
essentiellement à, la faible structuration de l’offre, l’inadéquation
du profil de
l’investissement et des moyens de financement, la
lourde fiscalité,
les difficultés d’accès au foncier, la saisonnalité de la
demande et la
faible diversification du produit.
Pour venir au
chevet de cet important pilier du développement économique
et social du
pays, les autorités comptent diversifier le produit,
surtout au moment
où le tourisme de loisir est devenu «un secteur
sinistré» et que
le balnéaire risque de disparaitre du fait d’une part de
l’érosion côtière
et d’autre part la primauté de l’économie sur les deux
autres piliers du
développement durable accélérant ainsi, la dégradation
du cadre physique
et l’insécurité. C’est pourquoi, il ne suffit pas
seulement de
vanter le potentiel de valorisation touristique sénégalais,
mais d’appeler à
mesurer ses impacts sur tous les plans.
Face à cette
situation et en accord avec les objectifs du Plan
Sénégal Emergent
(PSE) qui voudrait que le tourisme fasse partie des
rampes de
lancement vers l’émergence, le vert, autrement dit, la durabilité
semble être le
remède. Pour cela, il faudra veiller aux équilibres
socioculturels et
écologiques tout en favorisant bien sûr le développement
économique des
destinations et des entreprises touristiques. Le
triptyque du
développement durable (social, économie et environnement)
se traduira de la
façon suivante pour le tourisme : (i) assurer une
activité
économique viable sur le long terme qui offre à toutes les parties
prenantes des
avantages économiques bien répartis, notamment
par des emplois
stables et l’amélioration des conditions de vie des communautés
d’accueil ; (ii)
respecter l’authenticité culturelle des communautés
d’accueil et
conserver leurs valeurs traditionnelles et contribuer
ainsi à la
tolérance entre les peuples et (iii) préserver les ressources
naturelles et
veiller à réduire les impacts de l’activité touristique
sur
l’environnement.
Concrètement,
dans toutes les nouvelles orientations de l’industrie
touristique, il
faudra mettre l’accent sur une nouvelle forme de tourisme
alternatif centré
autour de la découverte des atouts culturels, des paysages,
de la faune et de
la flore. Dans ce cadre, il est primordial d’une
part, de
sensibiliser aussi bien les voyageurs que les populations de la
nécessité de
préserver l’environnement, d’autre part, de mettre en
place un cadre
règlementaire spécifique qui encourage le tourisme vert
tout en
sanctionnant les projets qui ne respectent pas les normes environnementales.
Ces normes sont
devenues un facteur clé qui pèse sur
le choix des
produits touristiques notamment pour ceux qui font l’effort
de sélectionner
des produits et services moins polluants.
Alors
«reverdissons» le tourisme au Sénégal afin qu’il puisse jouer
son rôle de
tremplin vers l’émergence économique et social de notre
pays avec une faible
empreinte écologique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire