Daouda TOURE, Chargé de programme, eaux et assainissements en milieu rural et à la délégation de l’Union Européenne: « On constate qu’il y’a les bases d’un succès qui sont
perceptibles sur le terrain. »
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Daouda TOURE/Cliché quoidevert? |
1-
A l’échelle
national, les déchets constituent un
véritable casse- tête pour les collectivités locales à l’échelle nationale
.Quels sont les critères de choix de la
commune de joal pour le financement des deux projets que sont
Givad d’abord et Gavad ensuite ?
Merci
bien pour votre question qui est très intéressante. En fait, on a lancé des
appels à projets pour toutes les communes du Sénégal. Les deux projets pour la
commune de Joal et la commune de Mbour ont partagé avec les autres communes le
respect des premiers critères de choix qui
sont entre autres la pertinence du projet par rapport au besoin des
groupes cibles, la pertinence par rapport aux objectifs de l’appel à
proposition. ; et puis également la pertinence par rapport aux politiques
nationales en matière de gestion des déchets et aussi en matière de
décentralisation. Un des critères aussi qui est très important à signaler,
c’est la conception de l’action ;
c’est-à-dire qu’on regarde comment
l’action est agencée en termes d’objectifs, de résultats et de cibles
qu’on veut atteindre. On regarde aussi le respect des aspects comme la valeur
ajoutée éventuelle en termes de mobilisation
sociale, en termes de genres,
en termes environnementales ; en termes aussi d’intercommunalité par
exemple comme dans le cadre de Gavad ; c’est un aspect qui a milité en
faveur du choix de cette action. On
regarde aussi l’efficacité en terme de stratégie ; c’est-à-dire qu’est ce
qu’on propose comme stratégie et comme mise en œuvre ; on regarde est ce
que si cette stratégie est pertinente et faisable. Et enfin, on regarde aussi
l’efficience où on fait le rapport coût-Bénéfice de l’action. Donc ce sont
ces critères là qui ont milité en faveur du choix de Joal comme d’autres
projets qu’on a choisi également au Sénégal.
2-
A 6 mois de la fin de l’échéance du projet
Gavad, comment analysez –vous les résultats obtenus par ces projets complémentaires ?
En
termes de résultats, il faut reconnaitre qu’il y’a des retards qu’on a
enregistré dans la mise en œuvre de ces deux actions .Ce qu’on constate qu’il
y’a les bases d’un succès qui sont perceptible sur le terrain ; avec
l’implication des parties prenantes, on a une prise de conscience pour le changement de comportement. Donc on
sent sur le terrain qu’il y’a quelque chose qui est entrain de se
construire Et çà c’est encourageant.
Maintenant ce que nous voulons ici noté, c’est qu’il faut profiter du temps qui
reste pour consolider ces acquis. Et si nécessaire, si l’on pense qu’on a
besoin du temps pour consolider ces
acquis là, c’est des choses que nous sommes disposer à donner ; parce
qu’un projet de changement de
comportement c’est sur la durée ; ce n’est pas de la précipitation. Mais
on sent une amorce de changement qui on espère va aboutir à des résultats probables.
3-
Gavad est
–il une réponse locale face à des
enjeux globaux en matière de
gestions des déchets ?
Un
enjeu global doit connaitre un début de mise en œuvre de manière pratique. Et
cela ne peut se faire que par des pilotes et des actions sur des territoires,
sur des localités. On peut avoir un enjeu national mais, il faut commencer
quelque part. Ce genre de projet est un début de réponse locale à des enjeux
qu’on retrouve partout au Sénégal. Ces deux actions sont des réponses
opérationnelles pour le renforcement des capacités des communes en matière de
gestion participative de toute la chaine de gestion des déchets. Maintenant,
les succès enregistrés vont permettre de vulgariser cette action peut être dans
d’autres domaines. Aujourd’hui le renforcement de capacité se fait pour la
gestion des ordures, pourquoi pas aussi pour
la santé et l’éducation. Donc c’est dans des cas pratiques de gestion locale
qu’on peut vulgariser au plan national.
4-
Après le succès des projets Givad et Gavad,
quelles opportunités pour les autres communes du Sénégal ?
La
première opportunité, c’est la disponibilité d’outils pratiques comme je vous
l’ai dit. Les politiques, il faut les
définir au plan national mais il faut les opérationnaliser. Donc, il faut la
disponibilité d’outils pratiques d’abord en matière de gestion de déchets .Ca
c’est des aspects qui sont importants .Il y’a la réplicabilité de la
maitrise d’ouvrage communale. Parce que c’est des actions de maitrise
d’ouvrages communales. Donc on peut répliquer le modèle de gestion dans d’autres
communes ; ou dans d’autres secteurs comme je l’ai dit tantôt ; dans
la santé, dans l’éducation. Donc ça c’est des cas pratiques. Il y’a aussi une
opportunité qui est offerte aux communes pour améliorer la fourniture des
services publiques ; parce que ça c’est un aspect important avec la
décentralisation et autres, on n’arrive pas à percevoir cette capacité des
communes ; des autorités publiques à
fournir des services publics ; parce que la décentralisation aussi c’est ça
.On a découpé le territoire pour mieux répondre aux besoins des citoyens au
plan local. Et puis c’est une occasion pour améliorer le cadre de vie, même
avec les retombées socio-économiques sur la santé, sur le bien être des
familles ; peut être au budget
familial .Quand la famille
va bien, on économise de l’argent qui peut servir à autre chose. Donc ça
c’est des retombées par exemple que les
communes peuvent tirer au Sénégal.
5-
Il y’a
l’adage qui dit que ‘’toute action pour nous, sans nous, est contre nous’’ .Quelle
politique en matière de gestion et de valorisation des déchets ? Et quel cadre pour une gestion participative permettant
d’accroître le niveau de responsabilité des parties prenantes sur le plan national ?
En fait cette action est financée dans le cadre d’un programme qu’on a et qu’on appelle acteurs non étatique et autorité locale qui vise en
fait à renforcer les collectivités dans la gestion des compétences qui sont
transférées ; et aussi de trouver des moyens de gouvernance d’impliquer
les populations dans la mise en œuvre de besoins pratiques de développement
qu’il rencontre au plan local. En réalité, la ligne c’est comment améliorer les
rapports entre les gouvernants et les gouvernés avec une forte implication des citoyens. Nous venons encore de lancer le
troisième appel à proposition pour
aller à des échelles beaucoup plus
grandes et encourager les communes à faire des actions ensembles. Des actions
sur la durée, parce que pour le changement de comportement, pour la gouvernance,
pour mobiliser les gens, il faut travailler sur la durée. On est dans cette optique. Et puis également on
réfléchit à aussi mobiliser des fonds de ressources pour les années à
venir pour continuer si l’expérience qui est très intéressante ; pour
continuer à renforcer la décentralisation que nous on appelle la
décentralisation fonctionnelle, qui va au-delà de la décentralisation nationale,
supra nationale où on donne de l’argent au budget de l’état. On
donne de l’argent concrètement aux communes pour mettre en œuvre une compétence
transférée. On l’appelle décentralisation fonctionnelle ou pratique, donc il
faut mettre les communes à la tâche, à l’œuvre ; parce que les communes se
plaignent de l’insuffisance des ressources et autres. Donc c’est un moyen
pratique de voir comment çà se passe si elles ont des ressources.
6-
Des ordures à l’or dur, les déchets constituent aujourd’hui une économie,
Quelles stratégies pour la
capitalisation et la vulgarisation
des bonnes pratiques, en matière de
gestion et de valorisation des
déchets ?
Nous on a estimé qu’il ne faut
pas attendre la fin pour capitaliser .Déjà on organise des rencontres de
capitalisation. Depuis 2013, on en a organisé deux, on va organiser une aussi
peut être cette année. C’est Des
rencontres de partage d’expérience depuis 2013 .On est aussi entrain
d’envisager une modélisation de ces pratiques là pour voir qu’elle est la
meilleure option .Parce qu’on s’est rendu compte qu’il faut différencié les
acteurs et il faut spécifier les tâches .
Par exemple dans certaines communes, on s’est rendu compte que les comités des
quartiers ne sont pas forcément des professionnels du secteur .Ils peuvent être
mis seulement dans le cadre de la sensibilisation, pas dans la collecte
régulière. On s’est aussi rendu compte
qu’il y’a ces aspects qu’il faut peut être développé. On s’est rendu compte également qu’il y’a des circuits à faire ;
qu’elle est par exemple le circuit
optimal pour un charretier .Donc, il y’a la nécessité de peaufiner tout çà. On
est entrain de voir et de réfléchir à comment avoir des modèles de gestion
viables pour ces petites collectivités avec l’apport aussi des redevances, des questions des
financements, des questions des taxes d’enlèvement qui ne sont pas pratiquées
et qui sont des redevances. Donc çà
c’est des questions qu’il faut aussi peaufiner avec un modèle qu’on peut,
peut être vulgariser pour les autres communes. Et puis bon comme je
vous l’ai dit, il y’a la diffusion d’outils pratiques qui ont été testé sur le terrain
et qui peuvent être à la disposition des communes .Il s’agit maintenant de voir
comment on peut organiser tout çà et en faire un bon paquet et le mettre à la
disposition des communes parce qu’il ne sert à rien de reprendre la roue s’il y’ a un
amorce qui a été faite , il faut
vulgariser ,il faut capitaliser ,il faut
passer les étapes qui ont réussi au
bénéfice des communes.
En guise de conclusion, tout ce
que nous souhaitons, c’est qu’il ait un rapprochement entre les élus et les
administrés. C’est un aspect qui est important ; surtout dans la
fourniture des services publics au niveau local .Je pense que la matérialisation de ces genres d’action passe
forcément par l’implication de la population dans l’amélioration de leur
cadre de vie .Parce que la gestion
des ordures est un aspect qui est
complexe. C’est les populations qui produisent les déchets, mais c’est eux qui
accusent les autorités de ne pas les enlever ; d’où l’implication de tout
le monde .C’est à dire on peut produire moins de déchets ,çà donne moins
de travail aux élus ;on peut être produire plus ,si on arrive à mieux
organiser le système comme par exemple à
Podor où il y’a un système de tamis et
qui est extraordinaire ;je vous
invite à aller voir Podor ;vous allez comprendre qu’il organise les
populations sous forme de pratiques comme le tamis et autres ,donc çà réduit considérablement les
volumes transportés ;Ils arrivent aussi à valoriser avec la production avec
le biogaz. C’est intéressant bien vrai qu’il y’a d’autres maillons à compléter
.Il y’a des familles qui ont été branchées et qui actuellement utilisent le
biogaz pour la cuisine .Il y’a des tests qui ont été faits .Donc çà c’est des
aspects qui sont importants .On prend de l’ordure puis on le transforme en or
dur comme vous l’avez dis. Donc concrètement voilà les aspects qui sont importants
et qui sont bien à connaitre. C’est tout ce qu’on veut .C’est des expériences
pilotes très enrichissantes .Nous
espérons qu’à la sortie de tout çà, nous aurons des compétences au niveau local
et surtout qu’il n’y ait pas de pertes d’acquis à la suite des
renouvellements des conseils communaux. Parce qu’au niveau des communes et des
collectivités locales, on rencontre souvent des défaillances dans
l’organisation des documents d’archivage. Il faut encourager les collectivités
à mettre en place des systèmes parce qu’une collectivité est une
institution ; elle ne doit pas être liée à une personne .c’est ce qui est
constaté généralement. Donc, il faut aller au-delà de ces enjeux, et il faut
que les gens comprennent çà et qu’on travaille pour tout le monde. J’ai une
anecdote que je redis souvent : quand vous avez une commune, même si vous
êtes battu, il faut aider votre adversaire parce que, vous pouvez revenir
encore .Maintenant si vous mettez des battons dans ses roues, à votre retour,
le travail sera plus difficile pour vous-mêmes. C’est mon dernier mot et je
souhaite vraiment que les gens mettent les bouchés double dans les actions pour
que les résultats qui sont attendus soient
atteints et puis qu’on ait un impact sur la vie des populations. Parce
qu’on est là pour les populations.
Propos recueillis par Baye Salla
Mar
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