mardi 15 juillet 2014

SIX questions à Daouda TOURE, Chargé de programme, eaux et assainissements en milieu rural UE.


Daouda TOURE, Chargé de programme, eaux et assainissements en milieu rural et à la délégation de l’Union Européenne: « On constate qu’il y’a les bases d’un succès qui sont perceptibles sur le terrain. »

 
Daouda TOURE/Cliché quoidevert?
Chargé de programme, eaux et assainissements en milieu rural et auparavant à la délégation de l’Union Européenne au Mali. Daouda TOURE est également Chargé de tous ce qu’on fait comme appui en faveur des communes. Il est à la délégation de l’Union Européenne du Sénégal depuis 2011.Cet essai s’interroge sur les critères de choix, les acquis des projets complémentaires GIVAD-GAVAD dans la commune de Joal-Fadiouth et celle de Mbour.
Entretien avec Quoi de vert ?

1-    A l’échelle national, les déchets constituent  un véritable casse- tête pour les collectivités locales à l’échelle nationale .Quels sont  les critères de choix de la commune de joal  pour le financement  des deux projets  que sont  Givad d’abord et Gavad ensuite ?
Merci bien pour votre question qui est très intéressante. En fait, on a lancé des appels à projets pour toutes les communes du Sénégal. Les deux projets pour la commune de Joal et la commune de Mbour ont partagé avec les autres communes le respect des premiers critères de choix qui  sont entre autres la pertinence du projet par rapport au besoin des groupes cibles, la pertinence par rapport aux objectifs de l’appel à proposition. ; et puis également la pertinence par rapport aux politiques nationales en matière de gestion des déchets et aussi en matière de décentralisation. Un des critères aussi qui est très important à signaler, c’est la conception  de l’action ; c’est-à-dire qu’on regarde comment  l’action est agencée en termes d’objectifs, de résultats et de cibles qu’on veut atteindre. On regarde aussi le respect des aspects comme la valeur ajoutée éventuelle en termes de mobilisation  sociale,  en termes  de  genres, en termes environnementales ; en termes aussi d’intercommunalité par exemple comme dans le cadre de Gavad ; c’est un aspect qui a milité en faveur du choix  de cette action. On regarde aussi l’efficacité en terme de stratégie ; c’est-à-dire qu’est ce qu’on propose comme stratégie et comme mise en œuvre ; on regarde est ce que si cette stratégie est pertinente et faisable. Et enfin, on regarde aussi l’efficience où on fait le rapport coût-Bénéfice de l’action. Donc ce sont ces critères là qui ont milité en faveur du choix de Joal comme d’autres projets qu’on a choisi également au Sénégal.


2-     A 6 mois de la fin de l’échéance du projet Gavad, comment analysez –vous les résultats obtenus  par ces projets  complémentaires ?
En termes de résultats, il faut reconnaitre qu’il y’a des retards qu’on a enregistré dans la mise en œuvre de ces deux actions .Ce qu’on constate qu’il y’a les bases d’un succès qui sont perceptible sur le terrain ; avec l’implication des parties prenantes, on a une prise de conscience  pour le changement de comportement. Donc on sent sur le terrain qu’il y’a quelque chose qui est entrain de se construire Et  çà c’est encourageant. Maintenant ce que nous voulons ici noté, c’est qu’il faut profiter du temps qui reste pour consolider ces acquis. Et si nécessaire, si l’on pense qu’on a besoin du temps pour  consolider ces acquis là, c’est des choses que nous sommes disposer à donner ; parce qu’un projet de changement  de comportement c’est sur la durée ; ce n’est pas de la précipitation. Mais on sent une amorce de changement qui on espère va aboutir à des résultats probables.
3-    Gavad est –il une réponse locale face à des  enjeux  globaux en matière de gestions des  déchets ?
Un enjeu global doit connaitre un début de mise en œuvre de manière pratique. Et cela ne peut se faire que par des pilotes et des actions sur des territoires, sur des localités. On peut avoir un enjeu national mais, il faut commencer quelque part. Ce genre de projet est un début de réponse locale à des enjeux qu’on retrouve partout au Sénégal. Ces deux actions sont des réponses opérationnelles pour le renforcement des capacités des communes en matière de gestion participative de toute la chaine de gestion des déchets. Maintenant, les succès enregistrés vont permettre de vulgariser cette action peut être dans d’autres domaines. Aujourd’hui le renforcement de capacité se fait pour la gestion des ordures, pourquoi pas  aussi pour la santé et l’éducation. Donc c’est dans des cas pratiques de gestion locale qu’on peut vulgariser  au plan national.

4-     Après le succès des projets Givad et Gavad, quelles opportunités pour les autres communes du Sénégal ?
La première opportunité, c’est la disponibilité d’outils pratiques comme je vous l’ai dit. Les politiques, il faut  les définir au plan national mais il faut les opérationnaliser. Donc, il faut la disponibilité d’outils pratiques d’abord en matière de gestion de déchets .Ca c’est des aspects qui sont importants .Il y’a la réplicabilité de la maitrise d’ouvrage communale. Parce que c’est des actions de maitrise d’ouvrages communales. Donc on peut répliquer  le modèle de gestion dans d’autres communes ; ou dans d’autres secteurs comme je l’ai dit tantôt ; dans la santé, dans l’éducation. Donc ça c’est des cas pratiques. Il y’a aussi une opportunité qui est offerte aux communes pour améliorer la fourniture des services publiques ; parce que ça c’est un aspect important avec la décentralisation et autres, on n’arrive pas à percevoir cette capacité des communes ; des autorités publiques  à fournir des services publics ; parce que la décentralisation aussi c’est ça .On a découpé le territoire pour mieux répondre aux besoins des citoyens au plan local. Et puis c’est une occasion pour améliorer le cadre de vie, même avec les retombées socio-économiques sur la santé, sur le bien être des familles ; peut être au budget  familial .Quand la famille  va bien, on économise de l’argent qui peut servir à autre chose. Donc ça c’est des retombées  par exemple que les communes peuvent tirer  au Sénégal.

5-    Il y’a l’adage qui dit que ‘’toute action pour nous, sans nous, est contre nous’’ .Quelle politique en matière de gestion  et  de valorisation  des déchets ?  Et  quel  cadre pour une gestion participative  permettant  d’accroître le niveau de responsabilité des parties prenantes  sur le plan national ?
En fait cette  action est financée dans le cadre d’un  programme qu’on a et qu’on appelle acteurs  non étatique et autorité locale qui vise en fait à renforcer les collectivités dans la gestion des compétences qui sont transférées ; et aussi de trouver des moyens de gouvernance d’impliquer les populations dans la mise en œuvre de besoins pratiques de développement qu’il rencontre au plan local. En réalité, la ligne c’est comment améliorer les rapports entre les gouvernants et les gouvernés avec une forte implication  des citoyens. Nous venons encore de lancer le troisième  appel à proposition pour aller  à des échelles beaucoup plus grandes et encourager les communes à faire des actions ensembles. Des actions sur la durée, parce que pour le changement de comportement, pour la gouvernance, pour mobiliser les gens, il faut travailler sur la durée. On est  dans cette optique. Et puis également  on  réfléchit à aussi mobiliser des fonds de ressources pour les années à venir pour continuer si l’expérience qui est très intéressante ; pour continuer à renforcer la décentralisation que nous on appelle la décentralisation fonctionnelle, qui va au-delà de la décentralisation nationale, supra nationale  où  on donne de l’argent au budget de l’état. On donne de l’argent concrètement aux communes pour mettre en œuvre une compétence transférée. On l’appelle décentralisation fonctionnelle ou pratique, donc il faut mettre les communes à la tâche, à l’œuvre ; parce que les communes se plaignent de l’insuffisance des ressources et autres. Donc c’est un moyen pratique de voir comment çà se passe si elles ont des ressources.


6-     Des ordures à l’or dur, les  déchets constituent aujourd’hui une économie, Quelles stratégies  pour la capitalisation  et la vulgarisation des  bonnes pratiques, en matière de gestion  et de valorisation des déchets ?
Nous on a estimé qu’il ne faut pas attendre la fin pour capitaliser .Déjà on organise des rencontres de capitalisation. Depuis 2013, on en a organisé deux, on va organiser une aussi peut être cette année. C’est  Des rencontres de partage  d’expérience  depuis 2013 .On est aussi entrain d’envisager une modélisation de ces pratiques là pour voir qu’elle est la meilleure option .Parce qu’on s’est rendu compte qu’il faut différencié les acteurs  et il faut spécifier les tâches . Par exemple dans certaines communes, on s’est rendu compte que les comités des quartiers ne sont pas forcément des professionnels du secteur .Ils peuvent être mis seulement dans le cadre de la sensibilisation, pas dans la collecte régulière. On s’est  aussi rendu compte qu’il y’a ces aspects qu’il faut peut être développé. On s’est rendu  compte  également qu’il y’a des circuits à faire ; qu’elle est  par exemple le circuit optimal pour un charretier .Donc, il y’a la nécessité de peaufiner tout çà. On est entrain de voir et de réfléchir à comment avoir des modèles de gestion viables pour ces petites collectivités avec l’apport  aussi des redevances, des questions des financements, des questions des taxes d’enlèvement qui ne sont pas pratiquées et  qui sont des redevances. Donc çà c’est des questions qu’il faut aussi peaufiner avec un modèle qu’on peut, peut  être vulgariser  pour les autres communes. Et puis bon comme je vous l’ai dit, il y’a la diffusion d’outils pratiques qui ont été testé sur le terrain et qui peuvent être à la disposition des communes .Il s’agit maintenant de voir comment on peut organiser tout çà et en faire un bon paquet et le mettre à la disposition des communes parce qu’il ne sert  à rien de reprendre la roue s’il y’ a un amorce qui a été faite  , il faut vulgariser ,il faut capitaliser  ,il faut passer les étapes qui ont  réussi au bénéfice des communes.
En guise de conclusion, tout ce que nous souhaitons, c’est qu’il ait un rapprochement entre les élus et les administrés. C’est un aspect qui est important ; surtout dans la fourniture des services publics au niveau local .Je pense que  la matérialisation de ces genres d’action passe forcément  par l’implication de  la population dans l’amélioration de leur cadre de vie .Parce que la  gestion des ordures est un aspect  qui est complexe. C’est les populations qui produisent les déchets, mais c’est eux qui accusent les autorités de ne pas les enlever ; d’où l’implication de tout le monde .C’est à dire on peut produire moins de déchets ,çà donne moins de travail aux élus ;on peut être produire plus ,si on arrive à mieux organiser  le système comme par exemple à Podor où il y’a un système de tamis  et qui  est extraordinaire ;je vous invite à aller voir Podor ;vous allez comprendre qu’il organise les populations sous forme de pratiques comme le tamis  et autres ,donc çà réduit considérablement les volumes transportés ;Ils arrivent aussi à valoriser avec la production avec le biogaz. C’est intéressant bien vrai qu’il y’a d’autres maillons à compléter .Il y’a des familles qui ont été branchées et qui actuellement utilisent le biogaz pour la cuisine .Il y’a des tests qui ont été faits .Donc çà c’est des aspects qui sont importants .On prend de l’ordure puis on le transforme en or dur comme vous l’avez dis. Donc concrètement voilà les aspects qui sont importants et qui sont bien à connaitre. C’est tout ce qu’on veut .C’est des expériences pilotes  très enrichissantes .Nous espérons qu’à la sortie de tout çà, nous aurons des compétences au niveau local  et surtout qu’il  n’y ait pas de pertes d’acquis à la suite des renouvellements des conseils communaux. Parce qu’au niveau des communes et des collectivités locales, on rencontre souvent des défaillances dans l’organisation des documents d’archivage. Il faut encourager les collectivités à mettre en place des systèmes parce qu’une collectivité est une institution ; elle ne doit pas être liée à une personne .c’est ce qui est constaté généralement. Donc, il faut aller au-delà de ces enjeux, et il faut que les gens comprennent çà et qu’on  travaille pour tout le monde. J’ai une anecdote que je redis souvent : quand vous avez une commune, même si vous êtes battu, il faut aider votre adversaire parce que, vous pouvez revenir encore .Maintenant si vous mettez des battons dans ses roues, à votre retour, le travail sera plus difficile pour vous-mêmes. C’est mon dernier mot et je souhaite vraiment que les gens mettent les bouchés double dans les actions pour que les résultats qui sont attendus soient  atteints et puis qu’on ait un impact sur la vie des populations. Parce qu’on est là pour les populations. 

Propos recueillis par Baye Salla Mar











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