Le 6 juin
dernier la Banque mondiale annonçait son soutien à un projet titanesque
d’exploitation du pétrole tchadien. Titanesque car il implique la construction
d’un pipe-line large de trente kilomètres entre les gisements de la région de
Doba et Kribi, sur le littoral camerounais, à travers plus de 1000 kilomètres
de savanes et de forêts. Titanesque de par les moyens engagés : 3, 7
milliards de dollars US. Titanesque de par l’aide publique apportée : le
grand argentier de la planète abonde au projet par une participation de 476
millions de dollars US. Dont 400 millions pour soutenir le consortium.
Titanesque
encore de par la polémique qu’il a soulevée tant en Afrique qu’en Europe et en
France. Pour les dirigeants de la Banque mondiale (appendice financier des
Nations Unies), les gouvernements tchadiens et camerounais ainsi que de
nombreuses personnalité du monde politique et économique, il s’agit du meilleur
et du plus ambitieux projet de développement qu’ait connu le continent, ces
trente dernières années. Pour ses opposant recrutés parmi les ONG, les
organisations de défense des droits de l’Homme - et même certains cercles
économiques - ou les représentants des paysans tchadiens, Doba-Kribi est
emblématique de l’exploitation sans vergogne du Sud par le Nord. La preuve par
trois du dévoiement de la Banque mondiale dont la mission de lutte contre la
pauvreté servirait de cache sexe aux intérêts des " World Companies
".
La rédaction
d’afrik.com a cherché à comprendre les ressorts du plus grand conflit de
diagnostics qu’ait vu l’Afrique.
Au sortir de
notre enquête, il nous est pourtant permis d’établir les faits suivants :
Le contrat
signé avec le gouvernement tchadien est aussi un marché passé avec l’un des
régimes les plus corrompus de la planète. La Banque mondiale a fondé sa
décision sur la base d’expertises envionnementales proches -sinon commanditées
- par le consortium et dans une grande opacité. Des avancées considérables ont
été réalisées dans ce domaine depuis la première version du projet. Toutefois,
l’ensemble du dispositif repose sur la certitude d’un risque de pollution égal
à zéro. Les consultations des paysans tchadiens ont été réalisées sous la
terreur des militaires.
De grosses zones d’ombre planent sur le chiffre réel des personnes expropriées et le montant de leur indemnisation. Le contrat signé entre le consortium et les gouvernements camerounais et tchadiens est médiocre, conformémement au rapport de force défavorable à l’Afrique et ses nations.
De grosses zones d’ombre planent sur le chiffre réel des personnes expropriées et le montant de leur indemnisation. Le contrat signé entre le consortium et les gouvernements camerounais et tchadiens est médiocre, conformémement au rapport de force défavorable à l’Afrique et ses nations.
Autre
certitude : si les affrontements sont si vifs, c’est que le débat dépasse
largement le clivage pour/contre d’un tuyau aux proportions pantagruelesques.
C’est un large éventail de questions relatives aux rapports économiques
Nord/Sud et aux implications des institutions et des organimes internationaux
dans un monde globalisé qui jaillissent de ce débat avant même qu’une seule
goutte n’ait percé le sol tchadien. Autrement dit : un sujet passionnant.
Mais de cela, aussi, nous laissons les lecteurs juges...
Environnement : attention dommage
Impact environnemental. Pas de plans
d’évacuation. Des décisions prises sur la base d’expertises complaisantes. Des
omissions troublantes. En dépit des avancées considérables réalisées dans les
domaines de la protection de l’environnement, l’oléoduc Tchad-Cameroun reste un projet à haut
risque.
Les fuites de
l’oléoduc, la contamination des eaux souterraines et la pollution des eaux
douces et de la mer seront des dangers permanents. Le pétrole brut contient de
nombreux métaux lourds et hydrocarbures toxiques qui, en cas de fuite,
pollueraient les eaux utilisées par les populations locales pour leur besoins
domestiques. Riche d’une diversité biologique, de pêcheries artisanales qui
fournissent des protéines aux habitants, le littoral de Kribi est également
exposé à un risque de pollution, indique une étude de l’université de Warwick
(Grande-Bretagne), datant de l’année dernière.
Dans la même
étude, on estime à près d’un milliard de dollars Us la valeur des ressources
renouvelables qui seraient menacés en cas de pollution (soit 104
dollars/habitants) alors que les bénéfices du projet sont estimés à 4
dollars/habitant durant les trente ans que durera l’exploitation. Les risques
d’un désastre écologique sont d’autant plus certains que le choix d’un tanker à
coque unique pour le terminal flottant de stockage et de déchargement a été
retenu par les porteurs du projet. Une telle option n’est pas sans crainte. On
se rappelle l’accident de l’Exxon Valdez qui a saccagé les côtes de l’Alaska,
et plus récemment la catastrophe de l’Erika au large des côtes vendéennes. Ces
dommages impliquent des navires à coque unique.
Absence de plan d’intervention en cas de fuite :
La version actuelle du projet, dite PAD (Petroleum development and pipe-line projectal, Projectal appraisal document), prévoit le financement de deux réserves protégées à hauteur d’environ 3 millions de dollars US. Grâce à la mobilisation des ONG, le tracé de l’oléoduc a été modifié pour éviter la grande forêt de Deng-Deng dans le centre du Cameroun. Prix du crochet : 12 millions de dollars US. Selon, le dernier rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), des précautions considérables ont été prises pour limiter les fuites : vannes tous les 30 kilomètres, capteurs de haute précision pour enregistrer les variations de pression, construction du pipe-line selon les standards occidentaux, surveillance terrestre et aérienne. Le projet prévoit aussi de réinjecter l’eau contaminée par le pompage du pétrole en grande profondeur pour éviter de contaminer les nappes qui alimentent le lac Tchad et la rivière Logone.
La version actuelle du projet, dite PAD (Petroleum development and pipe-line projectal, Projectal appraisal document), prévoit le financement de deux réserves protégées à hauteur d’environ 3 millions de dollars US. Grâce à la mobilisation des ONG, le tracé de l’oléoduc a été modifié pour éviter la grande forêt de Deng-Deng dans le centre du Cameroun. Prix du crochet : 12 millions de dollars US. Selon, le dernier rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), des précautions considérables ont été prises pour limiter les fuites : vannes tous les 30 kilomètres, capteurs de haute précision pour enregistrer les variations de pression, construction du pipe-line selon les standards occidentaux, surveillance terrestre et aérienne. Le projet prévoit aussi de réinjecter l’eau contaminée par le pompage du pétrole en grande profondeur pour éviter de contaminer les nappes qui alimentent le lac Tchad et la rivière Logone.
En revanche,
selon la fondation américaine Environmental defense fund, il n’y a, jusque là,
aucune analyse sur les trajectoires des nappes en cas de fuite, ni de plan
d’intervention spécifique. Un bureau d’études indépendant néerlandais qui a
fourni une étude comparable laisse entendre un même son de cloche, en insistant
sur les " nombreuses insuffisances et notamment de graves lacunes dans le plan
d’urgence en cas de pollution du littoral ".
Si elles
venaient à être confirmées, de telles informations constitueraient une
violation flagrante des principes élémentaires de protection de l’environnement édictés par la
Banque mondiale elle-même. La menace n’est pas à prendre à la légère si l’on
prête une oreille attentive à un spécialiste du pipe-line, cité par le député
Yorongar dans l’Autre Afrique n°31 : " La capacité de détection des fuites par les
systèmes des plus sophistiqués laisseraient tout de même échapper environ
10.000 litres de pétrole par jour sans être détectés ".
Déplacement de populations autochtones
Sur une
population de 6200 familles recensées sur le site du projet, c’est un nombre faible
qui pourrait être déplacé, "probablement entre 60 et 150 à la suite de la perte de terrains de
culture " notent les experts de Dames and Moore, le bureau d’étude américain qui a
réalisé l’étude d’impactenvironnemental du projet pétrolier Tchad-Cameroun. Alors que Michel Rocard parle de 37
personnes (lire interview). Selon la FIDH, 26 familles ont d’ores et déjà été
déplacées. Soit 185 personnes. La compagnie Esso leur a ménagé un habitat jugé
convenable, mais le système d’indemnisation prévu par la compagnie ne permettra
pas aux intéressés de retrouver leur niveau de vie antérieur... en dépit des
engagement pris.
De son côté, le
député Yorongar prévoit entre 80.000 à 100.000 le nombre des personnes à
déguerpir. Mille huit cent hectares de terres agricoles de savane et de brousse
seront affectés par le projet, indiquent les des experts, tout en précisant que "l’impact
sur l’environnement sera atténué ".
Les experts du
bureau d’étude américain Dames and Moore se sont livrés à un exercice laborieux
consistant à minimiser considérablement l’impact écologique du projet. Les
mêmes experts reconnaissent toutefois, dans leur étude datée de 1997 : "La coupe
et le défrichement de la savane boisée pour la préparation des sites durant la
construction des plates-formes des puits, des stations de collecte, de
l’oléoduc et autres infrastructures liées à ces installations peuvent avoir une
influence négative sur les sols en enlevant le couvert végétal et en exposant
le sol plus directement à des pluies et des vents plus violents ".
Au lieu de
fournir des éléments concrets pour étayer la thèse d’un faible impact environnemental, le rapport
s’étend longuement sur les conséquences sociales - positives- du projet en cas
de mise en oeuvre : création de deux à trois mille emplois ; un total
des salaires payés à des travailleurs tchadiens "
d’environ 16 millions de dollars " et " l’augmentation des revenus d’une grande partie de la population
".
Doba-Kribi : un pipe-line qui cache une forêt de tuyaux
Dans la sous-préfecture de Bébédja et aux alentours, il y aura, selon le député fédéraliste Yorongar, un maillage d’environ 3000 tuyauteries pour évacuer le pétrole brut des puits vers les trois stations de Komé, Miandoum et Bolobo. Sur ce champ, " on n’a pas encore une étude d’impact environnemental, on parle uniquement de l’étude d’impact sur le tracé Doba-Kribi " clame M. Yorongar, député fédéraliste farouchement opposé à l’exploitation du pétrole dans les conditions actuelles.
Doba-Kribi : un pipe-line qui cache une forêt de tuyaux
Dans la sous-préfecture de Bébédja et aux alentours, il y aura, selon le député fédéraliste Yorongar, un maillage d’environ 3000 tuyauteries pour évacuer le pétrole brut des puits vers les trois stations de Komé, Miandoum et Bolobo. Sur ce champ, " on n’a pas encore une étude d’impact environnemental, on parle uniquement de l’étude d’impact sur le tracé Doba-Kribi " clame M. Yorongar, député fédéraliste farouchement opposé à l’exploitation du pétrole dans les conditions actuelles.
L’Etude de Dames and Moore est-elle fiable ?
Le bureau
d’étude Dames and Moore est très connu aux Usa pour compter parmi ses
principaux clients la compagnie Exxon. "Il s’agit d’une étude très complaisante, émanant
du consortium en aucun cas une étude indépendante ", estime Korina Horta, de la Environmental Defense fund. Nombre d’acteurs
du projet doutent de la fiabilité de ce bureau d’études dont les affinités et
autres convergences d’intérêts avec Esso et la Banque Mondiale sont un secret
de polichinelle. Une ultime mouture intitulée " Projet d’exportation
tchadien "(Etude d’impact environnemental et plans de
gestion) a été publiée en octobre 1999. Elle a été commandée par Exxon.
Les problèmes liés à la surveillance environnementale. Risques
d’intimidations sur les personnes :
Les différentes
structures, Comité de surveillance inclus (structure regroupant les
représentants de chacune des parties concernées y compris les ONG et des
représentants de la société civile) chargées de veiller au bon déroulement du
projet, ne contiennent pas de plans spécifiques de surveillance de l’environnement. Un Plan de
gestion de l’environnement (PGE) est bel et bien au programme. Mais il est confié aux seuls
gouvernements tchadiens et camerounais. Au Tchad les campagnes de consultations
ont été réalisées en présence de la Garde Républicaine qui terrorise la
population du Sud. Difficile dans ces conditions d’imaginer un contre pouvoir
capable de faire entendre sa voix auprès des représentants politiques.
Afrik.com
Comment le service de financement léméridien m'a accordé un prêt !!!
RépondreSupprimerBonjour à tous, je suis Lea Paige Matteo de Zurich Suisse et je souhaite utiliser ce médium pour exprimer ma gratitude au service de financement léméridien pour avoir rempli sa promesse en m'accordant un prêt, j'étais coincée dans une situation financière et j'avais besoin de refinancer et de payer mes factures ainsi que démarrer une entreprise. J'ai essayé de chercher des prêts auprès de diverses sociétés de prêt, tant privées que corporatives, mais je n'ai jamais réussi et la plupart des banques ont refusé ma demande de crédit. Mais comme Dieu le voudrait, j'ai été présenté par une amie nommée Lisa Rice au service de financement de Le_meridian et j'ai subi la procédure régulière d'obtention d'un prêt de la société, à ma plus grande surprise dans les 48 heures, tout comme mon amie Lisa, j'ai également obtenu un prêt de 216 000,00 $. Donc, je conseille à tous ceux qui souhaitent un prêt, "si vous devez contacter une entreprise pour obtenir un prêt en ligne avec un taux d'intérêt bas de 1,9% et de meilleurs plans / échéanciers de remboursement, veuillez contacter le service de financement Le_meridian. En outre, il Je ne sais pas ce que je fais, mais en raison de la joie en moi, je suis si heureux et je souhaite en savoir plus sur cette grande entreprise qui accorde vraiment des prêts, c'est ma prière pour que DIEU les bénisse davantage car ils mettre des sourires sur les visages des gens. Vous pouvez les contacter par e-mail sur {lfdsloans@lemeridianfds.com ou lfdsloans@outlook.com} ou par SMS via Whatsapp + 1-989 394 3740.